Commentaire biblique : Genèse 4

Commentaire biblique

Genèse 4

Deux frères

Le péché d’Adam et d’Ève a eu des conséquences tragiques qui se sont manifestées dans leur propre famille. En effet, la grande famille humaine a reproduit à maintes reprises la dynamique dysfonctionnelle que le péché a engendrée dans la première famille humaine. Un examen attentif de l’histoire de Caïn et Abel permet de tirer des leçons intéressantes.

Adam et Ève ont eu deux fil, Caïn, le premier-né, et Abel. (Ils auraient également eu d’autres fils et filles, comme mentionné dans Genèse 5:4. Pourtant, ils n’ont apparemment pas eu d’autres fils jusqu’à la mort d’Abel, puisque Seth semble être l’enfant mâle suivant dans la lignée, comparez avec le v. 25). Caïn, nous dit-on, devint un cultivateur, un fermier. Abel devint berger. En ce qui concerne l’acceptation de l’offrande d’Abel et le rejet de celle de Caïn, certains ont suggéré qu’il y avait quelque chose de mal à ce que Caïn apporte une offrande de grain. Pourtant, nous verrons plus tard que les offrandes de grains sont parfaitement acceptables pour Dieu. En effet, Dieu a déclaré au sujet de l’offrande de céréales : « Elle sera préparée à la poêle avec de l’huile, et tu l’apporteras frite ; tu la présenteras aussi cuite et en morceaux comme une offrande d’une agréable odeur à l’Éternel.» (Lévitique 6:14). Quel était donc le problème ? Genèse 4:4 nous dit qu’Abel a apporté des « premiers-nés » de son troupeau, mais aucune indication de ce genre sur le fait de donner à Dieu les premiers ou les meilleurs n’est attachée à l’offrande de Caïn dans le verset précédent. Cela est peut-être dû à l’attitude générale de Caïn. Le verset 5 déclare : « Mais [Dieu] ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. » Remarquez que ce n’est pas seulement l’offrande que Dieu n’a pas respectée, mais Caïn lui-même ! En effet, c’est peut-être la raison même pour laquelle Dieu n’a pas accepté son offrande. L’Écriture nous dit souvent que Dieu déteste les sacrifices, les fêtes et même les prières de ceux qui sont coupables de grandes fautes et qui ne se repentent pas (voir Ésaïe 1:10-15). Lorsqu’une telle personne « présente une offrande est comme celui qui répandrai du sang de porc » (Ésaïe 66:3). Dieu a reconnu que Caïn était sur le point de permettre au péché de le contrôler (verset 7) - de se manifester par une action réelle.

Il nous est dit qu’Abel, en revanche, a offert un meilleur sacrifice parce qu’il a été offert par la foi, grâce à laquelle il a été considéré comme juste (Hébreux 11:4 ; Matthieu 23:35). La foi vient en écoutant les instructions de Dieu (Romains 10:17). Les commandements de Dieu ont dû être transmis par Adam et Eve. Et Dieu a même dû prescrire des règles d’adoration à un moment donné, sinon comment Caïn et Abel auraient-ils su qu’il fallait apporter des sacrifices ? Abel a obéi par la foi.

Le rejet de Caïn l’a poussé à la colère et à la jalousie - bien qu’il ait pu déjà éprouver ces émotions dans une certaine mesure. Quoi qu’il en soit, il n’a pas maîtrisé ses pulsions, comme Dieu le lui avait demandé (verset 7). Au lieu de cela, il a tué son frère. Plus tard, Dieu a confronté Caïn : « La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi.» (verset 10). Lorsque l’on dit que quelqu’un crie vers Dieu, il s’agit généralement d’un appel au secours, à la protection ou à la vengeance. Le sang d’Abel, au sens figuré, criait vengeance. Ceci est confirmé par la crainte de Caïn que la vengeance soit exercée sur lui par quiconque le trouverait, et par les remarques de Dieu au verset 15, qui relient explicitement la vengeance au contexte. Ceci est intéressant car le livre des Hébreux affirme que le sang de Jésus « parle mieux que celui d’Abel » (Hébreux 12:24). Pourquoi ? Parce que le sang d’Abel recherchait la vengeance, ce qui était bien et juste, mais le sang du Christ offre la miséricorde et le pardon à ceux qui l’acceptent, ce qui est mieux.

Caïn est parti et s’est dirigé vers l’est, vers le pays de Nod, qui signifie « vagabond » ou « errant », ce qui n’indique peut-être pas un nom géographique réel. C’est alors qu’il est fait mention de la femme de Caïn, qui devait être l’une de ses sœurs. « Les problèmes liés à l’inceste, abordés dans Lév. 18, n’auraient pas eu lieu lorsque le patrimoine génétique était pur et non pollué » (Nelson Study Bible, note sur Genèse 5:4). Aujourd’hui, tel que défini par Dieu dans Lévitique 18, l’inceste est un péché.